01.12.2015

Réussir vos portraits de voyage

01.12.2015

Réussir vos portraits de voyage

Je fais partie de ceux qui aiment découvrir un pays par l’intermédiaire des locaux, je préfère prendre le temps d’aller vers l’inconnu en partageant leur quotidien sans suivre un itinéraire parfois trop contraignant.

Un portrait, c’est avant tout une rencontre entre deux personnes : un photographe et son sujet. Sauf qu’en voyage le local n’imagine absolument pas être inspirant, il est à des années lumières de penser qu’il peut être votre sujet idéal.

Être ouvert et aller vers les gens

Vous n’êtes pas sans savoir à quel point un appareil photo braqué sur vous, juste devant votre porte, est désagréable. C’est exactement la même chose pour ceux qui habitent le bout du monde.

Il n’y a pas de secret, la rencontre est primordiale. A ce moment, on ne parle pas de photographie (l’appareil est au fond du sac) mais uniquement de contact amical et chaleureux. Les premières secondes sont essentielles, elles détermineront la suite de vos activités pour quelques minutes ou quelques jours !

Être capable de parler quelques mots fait partie de la panoplie du photographe voyageur, les formules de base sont indispensables : « Bonjour, Comment vas-tu ? Je m’appelle… » Bien entendu, il faut être ouvert, souriant et ne pas montrer de signes de richesse. Il est assez rare qu’on ne réponde pas à un bonjour amical, le premier contact est créé. Après c’est un peu comme la loterie, il faut espérer que notre camarade soit lui aussi ouvert et que notre présence ne le dérange pas.

Comment choisir vos « sujets » ?

Tout simplement parce que son quotidien vous intéresse. Que ce soit son travail, sa religion, son sport… : il y a quelque chose en lui qui vous motive à en savoir plus. Montrer de l’intérêt pour sa culture lui fera toujours plaisir, c’est aussi l’occasion d’essayer de comprendre et de participer aux activités quotidiennes.

Je n’ai pas toujours la journée devant moi, une rencontre plaisante peut durer une heure comme quelques jours. Le café du coin peut faire l’affaire, tout comme le marché ou le lieu de travail des artisans…

Des expériences fortes

J’insiste sur le fait qu’une belle rencontre fera toujours de beaux clichés : ils seront riches en souvenirs. Le portrait est la conclusion de ces instants partagés, il immortalise la scène à jamais.

Bien entendu, pendant ce temps j’observe aussi les environs. Mon regard est à la recherche de textures, de murs colorés, de lignes naturelles, de sources de lumière, cadres naturels… Discrètement, je réfléchis à l’endroit parfait dans lequel mon sujet sera mis en valeur. Il faut être capable de s’adapter à chaque environnement.

Ce personnage du bout du monde est devenu un ami, il est donc naturel de demander gentiment cette photo souvenir.

Le portrait (enfin) !

Le but est de rendre cet instant amusant pour garder un maximum de naturel. Il ne faut pas avoir l’air trop sérieux tout en sachant ce que l’on veut.  C’est le moment de sortir l’appareil photo de son sac et de placer le sujet au bon endroit.

Tout bêtement, il suffit de lui montrer ce que vous avez en tête (mur ou paysage pour le fond, la source de lumière…) et de lui demander de se placer à la position indiquée. Souvent j’ajoute des mots comme « Hollywood studio » ou d’autres bêtises pour détendre l’atmosphère.

Quels réglages ?

Le plus simple est d’utiliser le mode priorité à l’ouverture (A ou Av selon les modèles). Ce mode permet de choisir l’ouverture (le fameux f) manuellement et donc de contrôler la profondeur de champs de votre image (zone de netteté).  Avec ce mode, l’appareil règlera lui-même la vitesse et les ISO.

Plus on ouvre grand, plus la profondeur de champ est réduite et plus la lumière entre. C’est-à-dire : Avec un f petit (1,4 ou 2,8 pour certains modèles d’objectifs), l’ouverture est grande, la zone de netteté est faible et la vitesse rapide (à cause de la quantité de lumière).

On utilise une grande ouverture pour dégager le sujet de l’arrière-plan (qui sera flou). Pour avoir un ensemble totalement net, il suffit d’utiliser une petite ouverture en augmentant la valeur de f sur votre appareil (f/8, f/16…).

Attention à la mise au point !

Je viens de vous dire qu’avec une grande ouverture, la zone de netteté est réduite. Les autofocus des appareils sont vraiment précis aujourd’hui et il faut être vigilant sur la mise au point. L’erreur classique est de viser le nez du sujet.  Je vous conseille vivement de vous concentrer sur un œil pour obtenir un résultat réussi.

Le plus important : ne pas oublier le mode sourire !

Histoire de me compliquer la vie et parce que j’adore ça, j’ai trimbalé un vieil appareil instantané lourd et volumineux pendant un mois au Sri Lanka : un Mamiya Press Universal. Tout est totalement manuel, il n’y a absolument rien d’automatique mais au moins ça a un avantage : il n’y a ni piles ni batteries !

Une application IPhone me sert de cellule pour m’aider à trouver une vitesse correcte en fonction de l’ouverture que j’ai choisie sur mon objectif et de la sensibilité du film. Ces photos ont été shootées à f/4 pour la majorité d’entre-elles (l’objectif est un 100mm f/3,5), avec des films Fuji FP 100C (ISO 100 couleurs, développement en 2 minutes) et FP 3000B (ISO 3000 noir et blanc, développement en 15 secondes).

Les photos instantanées scannées :

Différentes sources de lumière :

Père et son fils sur leur stand de street food à Galle - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.fr Sri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

La postière de Galle - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Ethnie des Veddas - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Murs colorés :

Vieil homme de l'ethnie tamoule à Jaffna dans un temple hindou - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Nouvelle génération, Tamoul et Cinghalais amis à Jaffna - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.fr Sri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Environnements naturels :

Pêcheur sur échasse à Weligama - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Ethnie des Veddas (2) - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.fr Sri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Gardien des temples à Mihintale - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Cueilleuses de thé à Haputale - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

De retour du marché, Jaffna - Sri Lanka - Mamiya Universal & dos Polaroid - Film Fuji FP100C - ©jaimelemonde.frSri Lanka – Mamiya Universal & dos Polaroid – Film Fuji FP100C – ©jaimelemonde.fr

Julien Grenet

Julien Grenet aime partager le quotidien des locaux et vivre des expériences authentiques. Il voyage avec de nombreux appareils dans ses sacs dont les incontournables Polaroid pour offrir des photos à ceux qui ont marqué ses aventures. Il est l’auteur de la série : « des Polas et des Mains » en symbole de ces rencontres.

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