Les goûts et les couleurs…
Lorsque vous décidez de vous investir dans le photojournalisme, vous entrez de plain-pied dans l’univers de tous les possibles. En ce sens, comme pour un journaliste rédacteur, en théorie, tous les sujets peuvent être traités. Si vous êtes salarié d’un journal, vous devrez couvrir ce que la rédaction vous demande. Mais lorsque vous êtes indépendant, vous avez certainement plus de liberté quant aux axes de travail. Dès lors, investissez-vous dans les domaines qui vous tiennent à cœur et pour lesquels vous avez un intérêt particulier, vous n’en serez que meilleur ! Meetings politiques, actualité sociale, couverture d’événements sportifs et culturels ou même conflits et sujets de société : le photojournalisme est très varié et offre de nombreuses possibilités pour les photographes curieux qui souhaitent informer par l’image.
Photojournalisme et éthique personnelle
Peut-on pour autant tout photographier sans retenue? Doit-on accepter de tout photographier? Si certains photographes ne se posent pas la question, j’ai tendance à penser que chaque personne a ses limites et qu’il faut en prendre conscience. Un photojournaliste n’est pas sur le terrain pour réaliser un acte uniquement technique, pour déclencher au bon moment. C’est un individu qui a une histoire personnelle, des convictions qui lui sont propres. Si un bon professionnel doit, en théorie, pouvoir couvrir tous types de sujets, chaque photojournaliste a pourtant des domaines de prédilection et donc une approche différente du milieu qu’il photographie. Comme pour le journalisme, le photojournalisme pose de vraies questions de fond. Sous prétexte d’informer, doit-on photographier la misère humaine ? Les conflits ? La violence ? A mon sens oui, à condition que l’approche soit compréhensive, respectueuse du sujet, humaniste et ne se résume pas à du voyeurisme.
Droit et photojournalisme
Enfin, il est bon de rappeler qu’un photojournaliste, même débutant, se doit de connaître un minimum le droit, pour la simple raison que l’activité est contrainte par un cadre légal parfois pesant. Je ne vais pas me lancer dans une énumération longue et fastidieuse des textes de loi. Mais il est intéressant de se souvenir de quelques principes de base lorsque vous êtes sur le terrain.
Premièrement, on ne photographie pas de la même façon en fonction du lieu où l’on se trouve. Veillez à déterminer si vous vous trouvez dans espace public (rue, nature, etc.) ou un espace privé (centre commercial, boutique, sur le terrain d’un particulier, etc.). La législation est différente en fonction de la nature du lieu. Photographier dans des espaces privés requiert la plupart du temps des autorisations préalables.
Il faut également veiller à l’âge des personnes que vous pourriez photographier. Le droit français protège particulièrement bien l’image des mineurs.
Vous l’aurez compris, un photojournaliste est avant tout un photographe qui se questionne. La création d’une image relève souvent d’un équilibre entre un cadre juridique contraignant, une information à traiter et un aspect esthétique. Une bonne photographie de presse est donc avant tout une photo qui respecte ces trois conditions, parfois, difficilement compatibles.