Comme pour d’autres secteurs de la photographie, le photojournalisme a ses codes et ses normes bien spécifiques. Les situations ne sont jamais identiques, car l’objet qu’on photographie change en permanence, tout comme le terrain sur lequel on évolue. Qu’on soit présent pour photographier un artiste, un homme ou une femme politique, une manifestation, il y a cependant quelques habitudes à appréhender pour arriver à se faire accepter par le milieu.
Une question d’espace : savoir où se placer
Il n’est pas rare que les nouveaux photographes soient malmenés par les participants, les services de sécurité ou même par leurs confrères. Si vous êtes généralement seul sur le terrain lorsque vous partez photographier la nature ou les grands espaces, n’oubliez pas que dans la pratique du photojournalisme vous êtes souvent entouré par une foule de gens qui ont tous un rôle bien précis. Dès lors, il vous faudra comprendre qu’il y a des codes à respecter, au risque de vous faire « éjecter » du milieu que vous voulez photographier. Notamment, quand vous couvrez la visite d’une personnalité, beaucoup de monde va se trouver au même endroit, au même moment. Ainsi, l’espace va se faire rare, et la promiscuité impose souvent une organisation stricte du placement de chacun.
Respecter les autres photographes et cameramans
Il n’est pas rare de trouver la presse d’un côté, les élus et / ou officiels de l’autre, et les services de sécurité ainsi que les communicants autour de tout ce petit monde. Cette organisation peut être nécessaire surtout pour ne pas se gêner les uns les autres. Les professionnels sont parfois tellement nombreux au même endroit qu’il faut veiller au respect de chacun en ne passant pas devant les objectifs des confrères. Il est préférable d’attendre que les autres preneurs d’images aient terminé pour passer devant eux. Le but étant que tout le monde puisse travailler malgré le peu d’espace disponible.
Respecter son sujet
Si se soucier des confrères est primordial lorsqu’il y a peu d’espace, il faut aussi veiller à respecter son sujet. Une personnalité, un artiste, un homme ou une femme politique, des militants qui manifestent ont besoin de se déplacer et ne vont pas attendre que vous installiez un studio photo devant eux pour réaliser le cliché de votre vie! Il faut donc être réactif, présent, mais pas oppressant pour votre sujet qui doit se sentir libre d’évoluer où bon lui semble.
Photojournalisme et temporalité
Lorsque vous travaillez dans le secteur de la presse, vous entrez dans une autre temporalité. Les temps d’attente peuvent être longs, voir très longs. Il n’est pas rare d’attendre une personnalité qui a 45 minutes de retard. Parfois, quand vous couvrez une manifestation, vous pouvez patienter deux, trois heures sans qu’il ne se passe pas grand-chose, puis, tout à coup un événement quelconque va surgir. Il faut apprendre à être réactif, et réaliser une série d’images au bon moment. Les instants sont parfois fugaces. Certains professionnels disent que la première qualité d’un photojournaliste est la patience. S’il y a d’autres qualités à avoir, celle-ci me semble primordiale.